La loi
Les lois RT 2005 (règlementation thermique 2005) et RT 2012 imposent des normes par rapport à la consommation d’énergie d’une habitation.
La RT 2005
Vous pouvez télécharger ici le document du Ministère du logement la concernant. Reste ensuite... à la comprendre.
Un point important pour comprendre les mesures indiquées dans la RT : ce que désigne l’expression “énergie primaire” est l’énergie consommée dans la nature pour produire l’énergie réellement utilisée dans la maison (celle qui figure sur les factures). Pour calculer l’énergie primaire on utilise les forfaits suivants : 1kWh électrique = 2,58 kWh d’énergie primaire ; 1kWh hydrocarbure = 1 kWh d’énergie primaire ; 1kWh bois = 0,6kWh d’énergie primaire.
Pour une maison individuelle, le chauffage, la production d’eau chaude, l’éclairage, mais aussi la climatisation éventuelle et la ventilation sont prises en compte. Pour vérifier la conformité de la maison, on établit la quantité d’énergie primaire consommée en un an par m2 de la SHON (Cep en kWh/m2/an) et on compare cette Cep à la Cep de référence définie dans la RT 2005.
La RT 2012
Le principal changement pour la RT 2012 est que la consommation d’énergie primaire doit être inférieure à 50kWh/m2/an en moyenne.
La RT 2012 impose également une surface minimale de parois vitrées de 17% de la surface habitable. Elle prend en compte le niveau d’isolation, la mitoyenneté et la conception bioclimatique (accès à l’éclairage naturel, aux apports solaires, grâce à un maximum de surfaces vitrées orientées au Sud…). Ce calcul remplace le “Ubat” (coefficient de transmission surfacique moyenne de l’enveloppe) présent dans la RT 2005 et qui prenait en compte uniquement le niveau d’isolation du bâti.
Comme la RT 2005, la RT 2012 définit des catégories de bâtiments dans lesquels il est possible d’assurer une certaine fraîcheur en été sans avoir à utiliser une climatisation. Ces catégories (CE1 et CE2) dépendent du type d’occupation et de la localisation (zone climatique, altitude).
La date d’entrée en application de la RT 2012 pour les bâtiments résidentiels est le 1er janvier 2013.
Important : Il ne faut pas prendre ces réglementations à la légère. Une étude thermique peut vous être demandée à la fin de la construction et entraîner une amende de 4500 € si votre bâtiment n’est pas conforme. Or il n’est pas évident du tout pour un non spécialiste de faire les calculs qui conduisent à construire une maison conforme aux normes. Pour vous consoler des frais supplémentaires et des difficultés, sachez que, d’une part, le fait de construire une maison qui respecte les normes vous fera faire très rapidement des économies d’énergie non négligeables et que, d’autre part, il existe un certain nombre de crédits d’impôts liés aux travaux (voir plus bas).
Comment procéder ?
Pour éviter les problèmes, nous vous conseillons trois étapes :
1) Choisir une solution technique agréée.
2) Y ajouter des caractéristiques favorables que nous détaillons plus bas.
3) Valider ces choix avant de commencer les travaux en faisant faire une étude thermique si vous avez le moindre doute.
Les solutions techniques agréées
Suivre ces solutions consiste d’abord à choisir des matériaux réputés conformes.
Pour cela, il faut commencer par lire et comprendre les documents fournis par les fabricants et les étiquettes collées sur les matériaux. Y figurent : R (la résistance thermique d’un matériau), ou U (son coefficient de transmission thermique) et/ou ? (la lettre grecque lambda = le coefficient de conductivité thermique).
R est la capacité d’un matériau (brique, béton, bois, polystyrène, laine de verre…) à empêcher le froid ou la chaleur de le traverser, pour une épaisseur donnée. Elle se calcule et s’exprime en m2.K/W ou m2°C/W. Plus R est élevée, plus le matériau est isolant. Lorsque deux ou plusieurs matériaux sont réunis, par exemple pour un mur + isolation + enduit, on additionne les R de chaque matériau pour obtenir la R de l’ensemble.
A l’inverse, U est l’unité de mesure utilisée pour mesurer la perméabilité d’un matériau au froid et au chaud. On l’utilise pour les fenêtres et les vitrages. Elle s’exprime en W/m2.K ou W/m2°C. Plus U est faible, plus la fenêtre est isolante. Pour une fenêtre à double vitrage, on tient compte dans le calcul de l’épaisseur des verres, ainsi que de la nature et de la quantité du gaz emprisonné entre les deux vitres.
? (lambda) s’exprime en W/m2.K ou W/m2°C et pour une épaisseur fixe de 1 m. Ce coefficient représente la capacité d’un mur ou d’un matériau isolant donné de 1 mètre d’épaisseur à transmettre de la chaleur ou du froid. Plus ? est faible, meilleure est l’isolation.
Mais choisir les bons matériaux n’est qu’une partie de ce qu’il faut faire pour rester fidèle aux solutions techniques agréées. Vous pouvez télécharger ici la solution technique qui correspond à votre cas.
Notez que ces solutions varient selon le type de bâtiment et même selon la région.
Les caractéristiques favorables additionnelles
Il ne suffit pas d’utiliser des matériaux conformes pour que le bâtiment final respecte la norme. Par exemple, si on utilise des briques très isolantes mais que l’on crée des ponts thermiques partout, la performance du matériau sera complètement dévaluée.
Les caractéristiques favorables du bâtiment que vous allez construire concernent essentiellement :
– l’exposition (Le plein Sud est parfait dans le Nord, mais en été dans le Sud, il transforme une maison en fournaise difficile à habiter sans avoir recours à une climatisation chère, polluante et vorace en énergie.)
– la taille et la forme des fenêtres et des baies vitrées (Par exemple, et contrairement aux idées reçues, les larges baies au vitrage bien isolé peuvent avoir un effet tout à fait favorable à l’économie d’énergie car elles permettent une meilleure pénétration du rayonnement solaire dans la maison.)
– la compacité de la maison (Une maison rectangulaire ou de forme compacte offre moins de surface murale qu’une maison de forme longue ou très découpée. Or on sait qu’entre 15 et 20 % des déperditions de chaleur se font par les murs.)
– l’étanchéité du toit (La chaleur monte. Le lieu le plus important pour la déperdition de chaleur est donc le toit.)
– la bonne exécution de la construction (Il est essentiel, par exemple, de se conformer aux conseils de mise en œuvre des fabricants, mais aussi d’éviter les ponts thermiques au niveau des planchers, des arases de toit, des fenêtres et des portes en posant avec soin isolations et joints.)
– le choix d’un système de chauffage économe et performant, adapté à votre budget mais aussi à tous les paramètres de votre construction.
L’étude thermique
Elle est faite par un bureau d’étude spécialisé et coûte environ 300 € pour une maison de 120 m2. A titre de comparaison, le guide RT 2005 de Promotelec, très bien fait mais qui vous informe sans faire les calculs pour votre projet, coûte… 167, 75 €. Il existe aussi des logiciels comme par exemple celui que vous pouvez télécharger ici et qui coûte… 248 € TTC :
http://www.maisonpassive.be/?Logici...
Les subventions
On peut obtenir des subventions, des crédits d’impôts et des baisses de TVA pour l’amélioration des performances thermiques d’une maison de plus de 2 ans. Hélas, c’est beaucoup moins facile pour la construction neuve. Cependant, le crédit d’impôt “développement durable” peut s’obtenir pour l’achat d’un appareil de chauffage au bois (ou autre biomasse) ou pour l’équipement en chauffe-eau solaire. L’Anah (Agence nationale de l’habitat) accorde également des subventions dans ces deux domaines. Pour plus de détails, voir le site de l’ADEME.