Une terrasse en bois de Robinier Projet perso

Bruno

Voici un article sur la réalisation de ma terrasse en bois.

Choix du Robinier

En ce qui concerne le choix de l’essence à utiliser pour les lames de bois, l’offre commerciale en Europe est relativement variée. Les produits les plus courants étant :

  • les lames en sapin traitées par autoclave, le bois est imprégné à cœur de produit chimique (CCA : Cuivre-Chrome-Arsenic) se qui en fait un produit toxique. Il s’en vend des millions de m3 chaque année et son recyclage va poser de sérieux problèmes à la collectivité dans quelques années : il ne faut pas le brûler et il est considéré comme un déchet industriel. Ces produits sont interdits dans certains pays d’Europe du nord. Ses seuls intérêts : son prix et sa disponibilité.
  • Les bois exotiques : très beaux, très chers. Malgré les avertissements de certains organismes tel que Greenpeace, il continue de se vendre des quantités de bois provenant de forêts primaires ou non durablement gérées. Il existe heureusement des produits issus d’exploitations contrôlés. De plus en plus de produit sont labellisés par le FSC. Mais pour le moment peu de consommateurs prennent cet argument en ligne de compte.
  • Les produits synthétiques : assez chers et... synthétiques.
  • Les bois locaux non-traités : si on s’en donne la peine, il existe dans nos régions des bois tout à fait aptes à être utilisés durablement en extérieur : le chataignier, le chêne, le robinier faux-acacia, le Sapin de Douglas ou le Mélèze. Ce sont des bois naturellement durables et moyennant quelques précautions, ils peuvent être utilisés pour l’extérieur.

Pour le platelage, j’ai opté pour le Robinier faux-acacia. C’est un arbre très courant en ville et à la campagne. Le bois est extrêmement dur, parfois plus que le chêne. Son aspect neuf varie du jaune au brun-rouge.

Il prend une teinte gris-argentée s’il est soumis aux intempéries, sans entretien.

J’ai trouvé un petit artisan dans l’Aveyron qui m’a fourni la majorité des lames, pour un prix de 40 € TTC/m².

Usinage des planches
En attente de rabotage

J’en ai usiné moi-même avec ma machine à bois. Le bois est très dur et très nerveux. C’est donc un bois délicat à usiner.

Son prix au m3 est légèrement inférieur à celui du Chêne. Mais il est très difficile à trouver. Non pas qu’il se fasse rare dans le milieu naturel mais il est difficile de trouver des billes de diamètres correctes.

Le choix du Robinier est donc un choix écologique avant tout.

Pour la structure porteuse, le choix a été beaucoup plus difficile. J’ai choisi le Sapin de Douglas. Ce bois a une classe de résistance (pourrissement, insectes xylophages) relativement élevé, il est disponible et d’un coût raisonnable. Mais il est moins résistant en extérieur que les bois exotiques ou les bois traités au CCA. Mais j’ai prise le risque ; on verra dans 10 ans.

La préparation du terrain

La Terrasse a été construite sur un remblai récent. Nous avons créé quelques dizaines de micro-pieux bien répartis. Les trous ont été forés avec une Tarière louée pour l’occasion, jusqu’à une profondeur permettant d’atteindre le sol compacte (1 mètre au maximum). Les trous ont été remplis de béton puis une arase a été réalisée avec un coffrage en PVC de diamètre 25cm.

Le sol a été recouvert d’un géotextile puis lesté avec du gravier. Cette disposition est censé empêcher la pousse des herbes indésirables. Mais cela me semble inutile avec le recul : L’herbe a poussé en abondance sur les espaces qui n’ont pas été recouverts immédiatement par le platelage, malgré la présence du géotextile. Par contre, les herbes ne poussent pas sur les zones recouvertes par le platelage, cela est dû à l’insuffisance de lumière mais pas à la présence du géotextile.

Réalisation de la Proue

Il s’agit d’une des extrémités de la terrasse qui à la forme de la Proue d’un bateau. L’ensemble a été réalisé en maçonnerie avec des blocs à bancher qui me restaient. J’aurai très bien pu réaliser avec des parpaings creux.


Avancement du même point de vue :


Réalisation de trottoirs sur le pourtour de la maison

La Maison étant posée sur pilotis, il a fallu réaliser des trottoirs sur certaines parties du pourtour de la maison, avant la pose du platelage. Ces trottoirs évitent le ravinement et empêchent l’infiltration d’eau dans le vide-sanitaire.

Coulage du béton par mon maçon préféré :


Les Trottoirs terminés :


La structure porteuse

Il y a une structure primaire faite de grosses pièces de charpente en sapin de Douglas qui repose sur des pilotis de béton de faible diamètre.

Par dessus la structure primaire est fixée une structure secondaire faite de lambourdes en douglas, disposées perpendiculairement à la structure primaire.

Sur chaque pièce de bois de la structure a été agrafée une bande feutre bitumée. La bande est étanche et légèrement plus large que la poutre ; cela assure une certaine mise au sec des pièces.


Technique de l’assemblage par panneaux pré-montés

Les lames sont assemblées entre-elles trois par trois par le dessous avec des tasseaux en Robinier. La partie du tasseau qui dépasse à l’avant permet de fixer le panneau sur la lambourde et, à l’arrière de passer sous le panneau précédent.

Cette technique présente plusieurs avantages :

  • le vissage est invisible. Pas de problème d’alignement des vis. Esthétique.
  • les panneaux peuvent être préparés en atelier.
  • Les panneaux peuvent être démontés rapidement.

Les inconvénients :- rajouter le surcoût des tasseaux,

  • travail plus long qu’un vissage standard par le dessus.
  • le remplacement d’une lame oblige au démontage de plusieurs panneaux.
  • On ne peux pas réaliser des panneaux trop long à cause du poids. cette technique devient donc délicate sur de grandes longueurs à moins de faire plusieurs travées (c’est ce que j’ai fait sur la proue).
  • Le contournement d’obstacle peut s’avérer très délicat.

Des photos de panneaux prochainement...

Pose du platelage

Les panneaux pré montés étant réalisés, on les monte les uns à la suite des autres.


Les finitions

Les bordures sont réalisées avec des lames de 18cm.

Entretien

L’entretien avec un produit n’est pas une obligation si on accepte le grisaillement du bois.

L’utilisation d’un produit de traitement permet de conserver un aspect bois chaleureux et limite gerces et fendillements.

Des produits spécialisés existent : saturateur, huile spéciale terrasse. Ils sont extrêmement coûteux et leur effet dans le temps est limité. Si vous commencez, prévoyez un budget de plusieurs centaines d’euros par an, suivant la taille de la terrasse.

Il y existe une autre alternative, plus traditionnelle, moins coûteuse et pourtant moins connue : l’huile de Lin.

Je prépare un mélange 2/3 huile de Lin, 1/3 Essence de Térébenthine. La térébenthine peut être évitée si l’huile est préalablement chauffée.

Je consomme 6 à 7 litres de mon mélange pour une terrasse d’environ 100 m².

J’applique le mélange au rouleau de peinture monté sur une perche. Cela me prend 1h30 à 2 heures de travail.
Je réalise un passage à l’entrée de l’hiver et un passage au milieu du Printemps.

Quelques vues du travail fini


5 ans après

Abords végétalisés
Le platelage, vue de dessus
Vue rapprochée des aboutages


Le Guide pour autoconstruire sa terrasse en bois

Pour approfondir le sujet, je vous recommande l’excellent site pour construire et poser sa terrasse en bois soi-même.

Mais pour être sûr de construire dans les règles de l’art, je vous conseille l’acquisition du guide "Construire sa terrasse en bois soi-même" :
Cet ouvrage vous indiquera tout ce que vous devez savoir avant de vous lancer dans ce projet, les pièges à éviter, les trucs et astuces de constructions. Il vous permettra de faire les bons choix, de planifier les travaux et d’estimer le coût final. Il vous guidera pas à pas pendant toutes les étapes de la construction.

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