Architecture totale

C’est pourquoi j’ai décidé de réemployer cette expression pour désigner un des cinq types d’autoconstruction : l’architecture totale conçoit un projet tout en sachant qu’elle va par la suite le réaliser. Elle modifie ainsi la manière de concevoir pour se laisser une marge de manœuvre à la réalisation, dictée par des choix budgétaires, par les aléas inhérents à tout projet, par la facilité à corriger les erreurs de conception éventuelles, par le recours à des matériaux de réemploi…

Cette autoconstruction ne concerne pas uniquement la construction de logements, mais également le travail d’architectes proches de l’art, en cela qu’ils jouent de la performance associée à la construction (Exyzt, Metavilla). Ceux-ci nous intéressent moins que des architectes comme Antti Lovag, le collectif du Rural Studio ou Monique Frösch et Sonia Vu, qui cherchent l’adaptation architecturale du programme aux souhaits très personnels du client, sans pour autant renier leur métier d’architectes.

Les mêmes problématiques reviennent souvent chez des architectes dont l’expression est totalement libérée du carcan de la construction capitaliste, dont le mode de réalisation du projet se distingue de l’habituel, bien souvent car les acteurs d’une architecture totale ressentent un malaise vis-à-vis de leur profession et cherchent une manière personnelle d’y remédier.

J’ai mené trois entretiens qui concernent l’architecture totale :

  • Julien Beller, architecte et autoconstructeur, travaille avec des populations précaires, dont le recours à l’autoconstruction ne constitue pas un choix, et membre du collectif Exyzt.
  • Monique Frösch, architecte, et Yannic Dekking, ingénieur industriel, mettent en œuvre les projets dessinés par Monique.
  • Sonia Vu, architecte, a autoconstruit un bâtiment dans le cadre de son diplôme de fin d’études (pour l’université du goût d’Argentan).